Allez, un autre petit passage de mon carnet de paysans!
Bon, et alors, est-ce qu’il sert des jambon/beurre bio dans son
café ? Pas vraiment.
Et une petite galerie de portraits de paysans pour terminer.
Août - Palavas-les-flots
Francis, ancien paysan, repenti, tient le café au bout de la plage. Il moissonne désormais d’autres champs.
Il a eu deux cent cinquante
brebis pendant treize ans, « avec la trayeuse automatique, les
antibiotiques, et tout le bazar. » C’est lui qui faisait les piqûres.
« Tous les jours y avait une bête malade. C’est un boulot de fou :
six heures du matin, onze heures du soir, ah non, maintenant, je suis bien
tranquille. On leur donnait du maïs, de l’ensilage, de la nourriture
dégueulasse qui augmentait la production. La logique est infernale. Mon père
avait treize vaches laitières, et son potager. Il s’en est toujours sorti comme
ça. Mais le monde n’était pas le même. Maintenant, on nous dit qu’il faut
nourrir la planète. Les rendements sont obligatoires. Et on fait de la
merde !
Y
en a un, à côté de chez moi, il y allait avec les pesticides sur ses champs. Et
sans masque parce qu’y disait que ça le gênait. Il est mort d’une tumeur au
cerveau! D'ailleurs, le bio, ça n’existe pas. Forcément, les pesticides, les
engrais et autres, contaminent tous les autres champs. De toute façon,
maintenant, les bêtes, c’est dingue toutes les saloperies qu’on leur fait
avaler. Avant, leur espérance de vie, c’était douze, treize ans. Maintenant, ça
s’est réduit à quatre ans, tellement on les pousse. Y faut surtout pas acheter
de la viande VL (les fameuses vaches de réforme) au supermarché, parce qu’elle
contient tout ça. Plus personne ne sait comment sont élevées les bêtes ou
cultivées les céréales. En cas de guerre, y a pas grand monde qui saurait faire
pousser quelque chose. Moi, je retournerai dans l’Aveyron et je saurai, mais les
autres… »
Et une petite galerie de portraits de paysans pour terminer.
Portrait de paysan |
Portrait de paysan |
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